_"La lune était sereine et jouait sur les flots.
—
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise,
Là-bas, d’un flot d’argent brode les noirs îlots.
De ses doigts en vibrant s’échappe la guitare.
Elle écoute… Un bruit sourd frappe les sourds échos.
—
Aux rayons du couchant, les prisonniers sont beaux!
Ils ont des cheveux gris semblables aux crins d’or;
Leur manteau de pourpre est tout constellé d’aurore;
Chaque flot de cristal, chaque chaume fleuri
Porte en gouttes de sang des lingots d’or fulgis.
—
C’est la danse des morts, le long des golfes clairs.
Pas d’autres ébats que ceux des bêtes marines,
Pas d’autres chants que ceux des oiseaux matinaux!
Mais parfois de ces chants s’élève une voix humaine…
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C’est la voix des amants qui dansent dans la nuit!"_
(1) Clair de lune, poème de Victor Hugo - poetica.fr. https://www.poetica.fr/poeme-2101/victor-hugo-clair-de-lune/.