Le pieu
Ce pieu qui se lève lorsque tu te couches
Ce mat, bien fier, dréssé à la verticale
Si tu l'as, tiens le bien dans tes mains.
Hisse-toi, afin d'y mettre ton drapeau.
Fais glisser ton corps dans la profondeur
de tes désirs.
Ô oui ! tiens bien la barre.
Ce pieu, où ton corps coulisse entre tes jambes.
Ce pieu, où ton corps se courbe dessinant des vagues.
N'être qu'un objet de plaisir.
N'être que pour toi : Un pieu.
" Elle le regarde tout en le fixant. Elle s’agrippe à son cou. Pierre se laisse faire. Alice l’embrasse, et sous la pulsion animale les deux êtres se mélangent sauvagement. Dans cet acte charnel les sentiments sont absents. Durant ce théâtre érotique, Alice s’occupe de la mise en scène. Pierre a le rôle du pieu. Ce mât qu’elle a réussi à dresser à la verticale. Elle, la danseuse de pole dance, va assouvir ses fantasmes. Elle l’a et le tient bien dans ses mains, ce fruit du désir. Elle le met dans son corps et c’est le début d’une danse folle. Elle s’arrête et change de position. Ils maîtrisent l’espace scénique. Cependant Pierre a l’impression qu’on les observe. Non ! Il n’y a personne dans la pièce à part eux. Seuls dans ce combat charnel. Où seul l’amour sera le gagnant en réunissant ce couple dans le plaisir de la chair. Ils revisitent le Karma Sutra. Alice est cette déesse dressée sur son phallus, ou alors encore souple comme le roseau cambrant son dos et ses seins. Pierre devient alors le pilier de sa vie, son amour. Elle l’a dans son corps. Au moment de l’ultime jouissance, les sentiments se joignent à ce plaisir charnel et chantent en chœur leur délivrance. "
p 130 Kinou l'enfant du ciel .
Roman de Christian Rabussier